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Comment anticiper financièrement son entrée en maison de retraite ?
Vous envisagez, dans un futur proche ou lointain, d’entrer en maison de retraite ou d’accompagner l’un de vos proches. Le fait d’être accueilli et pris en charge dans ces structures dédiées aux séniors est en effet rassurant pour bon nombre de Français. Ces établissements proposent des prestations variables puisqu’ils peuvent accueillir aussi bien des retraités autonomes en logement quasi indépendant que des résidents en totale perte d’autonomie qui nécessitent des soins quotidiens et des prises en charge médicalisées lourdes. Néanmoins, le coût d’un tel accueil est connu pour être très élevé. Avec une moyenne oscillant entre 1 950 euros et 4 000 euros en fonction du degré de dépendance, difficile de faire face à ces coûts avec une simple pension de retraite. Heureusement, il existe des solutions pour réduire les frais ou, au moins, mieux s’y préparer. Voici nos conseils pour anticiper financièrement une entrée en maison de retraite.
Choisir son établissement d’accueil et estimer le prix de l’hébergement
Un séjour en maison de retraite ou en établissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPAD) est coûteux, notamment lorsque le résident nécessite des soins spécifiques. Pour les personnes les plus autonomes, la facture avoisine 1 950 euros par mois pour l’hébergement seul. En conséquence, les moindres soins de base font grimper le coût du séjour à une moyenne de 2 000 euros à 2 500 euros par mois. Plus la perte d’autonomie est importante, plus le prix facturé augmente, ce qui fait que bon nombre de résidants dépendants, nécessitant un encadrement médicalisé et des soins quotidiens peuvent payer jusqu’à 4 000 euros par mois, voire davantage.
Pour éviter un choix par dépit, il est recommandé à toute personne qui envisage d’entrer en maison de retraite de se renseigner au préalable et de comparer les établissements susceptibles de l’intéresser afin de choisir celui qui correspond à ses attentes et à ses capacités financières.
Pour ce faire, il est conseillé de respecter cinq points :
- déterminer une zone géographique de recherche qui permet à la personne qui entre en maison de retraite de rester à proximité de ses proches ou d’un quartier qu’elle affectionne ;
- choisir un type d’établissement, car il existe un grand nombre de structures, plus ou moins médicalisées et axées sur la dépendance ;
- comparer les services proposés, l’organisation de la vie quotidienne, les aménagements intérieurs et les prestations complémentaires ;
- évaluer les tarifs proposés, leur fonctionnement (à la carte, par lot, le coût des options, etc.) afin de mieux estimer le prix à attendre d’un tel hébergement ;
- visiter chaque établissement avec ses proches afin de rencontrer le personnel, d’échanger, prévoir de revenir à d’autres moments de la journée pour mieux évaluer l’environnement, les activités, les possibilités et mieux se projeter dans cette structure.
Faire le point sur les aides disponibles
Face aux coûts exorbitants pratiqués dans les maisons de retraite et autres établissements de ce type, il peut être parfois difficile d’envisager une entrée pour le retraité et pour ses proches. Néanmoins, il existe des dispositifs d’aides financières à destination des personnes aux faibles ressources. Découvrez-les afin de mieux anticiper financièrement un placement dans un tel établissement.
L’APA (Aide personnalisée d’autonomie)
Il s’agit de la première aide financière accordée aux personnes âgées dépendantes, qu’elles vivent en maison de retraite ou à leur domicile. L’APA permet de financier une aide humaine et technique favorisant le maintien à domicile, mais aussi une prise en charge partielle de la dépendance en EHPAD.
Les résidents en maison de retraite peuvent en bénéficier sous certaines conditions. Il faut être âgé de 60 ans au moins, attester d’une résidence stable et régulière en France et être classé en GIR 1 à 4 dans la grille d’évaluation AGGIR relative à la perte d’autonomie.
Cette aide financière sans condition de ressources est directement versée à l’établissement d’accueil, mais il faut savoir que le niveau de prise en charge est conditionné aux revenus du résident. Il suffit de déposer une demande au Conseil départemental ou au Centre communal d’action sociale (CCAS), mais la maison de retraite peut également adresser la demande au service général une fois que le GIR du résident a été évalué.
L’ASH (Aide sociale à l’hébergement)
Les résidents de maison de retraite peuvent bénéficier d’aides financières relatives à la partie hébergement. Différents organismes peuvent prendre en charge une partie de ces frais, sous conditions de ressources.
- L’ASH (Aide sociale à l’hébergement) est une aide du Conseil général. Elle participe au financement du tarif hébergement pour les résidents aux faibles revenus.
- Les autres aides au logement sont versées par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA). Il peut s’agir des APL (aide personnalisée au logement) dans une maison de retraite conventionnée ou de l’ALS (allocation de logement social).
Il est tout de même à noter que l’attribution de ces aides dépend des revenus du résident, mais aussi de l’aide financière qui peut lui être apportée par ses proches (ou obligés alimentaires).
Une réduction fiscale
Dans le cadre des dépenses relatives à l’hébergement et à la dépendance, les résidents imposables peuvent déduire jusqu’à 25 % des montants déclarés, dans la limite de 10 000 euros par an et par personne.
Se préparer financièrement à l’entrée en maison de retraite
Faut-il vendre ou louer son logement pour s’installer en maison de retraite ?
Si vous êtes propriétaire de votre logement, vous pouvez décider de le vendre ou de le louer lorsque vous entrez en maison de retraite. Ceci peut vous permettre d’en tirer un capital ou une rente qui vous aidera à financer les frais de maison de retraite. La vente vous permet de vous éviter tous les frais liés à la conservation de votre bien, comme la taxe foncière et autres charges diverses. La location vous permet de profiter de revenus mensuels intéressants, mais il vous faudra continuer de payer pour l’entretien et la conservation de votre bien.
Néanmoins, pour vous aider dans votre décision, voici les conséquences à attendre de tel ou tel choix.
- L’ASH ne peut être accordée à un résident qui dispose d’économies, c’est-à-dire qui possède un patrimoine mobilier ou immobilier autre que sa résidence principale. Il n’est donc pas obligatoire de vendre ou de louer sa résidence principale pour en bénéficier, mais la question peut se poser pour d’éventuelles résidences secondaires.
- Si vous vendez votre résidence principale, le montant perçu à la vente est utilisé pour financer la part restante de la facture de la maison de retraite après vos revenus. L’ASH peut être demandée après l’épuisement des sommes provenant de la vente.
- Si vous mettez votre résidence principale en location, les revenus générés par la perception de loyers sont utilisés pour financer la part restante de la facture de la maison de retraite après les revenus. Néanmoins, si la facture de la maison de retraite est plus élevée que le montant cumulé de vos revenus et du loyer perçu, l’ASH peut être sollicitée pour financer la somme restante. Il est également possible que vos proches obligés alimentaires soient sollicités pour contribuer financièrement au paiement.
- Si vous conservez votre résidence principale, vous pouvez demander l’ASH pour financer la différence entre le montant de la facture et vos revenus, mais vos obligés alimentaires peuvent être mis à contribution.
- Quoi qu’il en soit, après votre décès, le conseil départemental récupère les sommes versées sur la succession. Si les héritiers peuvent rembourser le département, ils ne seront pas contraints de vendre votre résidence principale.
Enfin, bien entendu, vous pouvez solliciter l’aide de vos proches pour payer la différence entre vos revenus et le montant de la facture de la maison de retraite, et ce, sans vendre votre résidence principale ni demander l’ASH.
Opter pour le viager
Vous pouvez entrer en maison de retraite et vendre votre logement en viager. Cette solution vous permet de conserver l’usufruit de votre résidence principale jusqu’à votre décès et celle-ci appartiendra ensuite au signataire acquéreur.
Dans ce cas, vous pouvez utiliser la rente perçue pour financer la différence entre le montant de la facture de la maison de retraite et vos revenus. Si cela ne suffit pas, vous pouvez demander l’ASH et vos proches obligés alimentaires peuvent également être mis à contribution si leur situation financière le permet.
Souscrire un contrat d’assurance dépendance auprès de sa mutuelle
Vous pouvez également préparer votre entrée en maison de retraite en souscrivant un contrat d’assurance dépendance. Ce type de contrat vous permet de faire face aux conséquences financières de la perte d’autonomie et de percevoir un capital ou une rente dès lors que vous atteignez un certain degré de dépendance.
Bien entendu, le versement de cette rente ou de ce capital dépendance peut être utilisé par l’assuré comme bon lui semble, notamment pour financer son hébergement en maison de retraite. En outre, ces versements sont cumulables avec l’APA.
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