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Quelle différence entre une retraite de cadre et une retraite d'ouvrier ?
Jusqu’au 31 décembre 2018, les régimes de retraite complémentaires de l’AGIRC et de l’ARRCO relevaient de ces deux entités différentes et n’étaient pas soumis aux mêmes règles. Tous les salariés du privé, qu’ils soient cadres ou non-cadres – notamment ouvriers – cotisaient auprès de l’ARRCO. Seuls les cadres cotisaient en plus auprès de l’AGIRC. Des disparités en matière de taux de cotisation étaient également observées entre les deux statuts au sein de nombreuses entreprises. Depuis la fusion au 1er janvier 2019, la gestion des retraites complémentaires est unifiée et l’AGIRC-ARRCO n’applique plus de distinction entre les statuts. Néanmoins, on note quelques différences, qui résident essentiellement au niveau des salaires. Mais est-ce là la seule véritable distinction ? Faisons le point.
Retraite de cadre et retraite d’ouvrier : les régimes de l’AGIRC-ARRCO
Depuis le 1er janvier 2019, les régimes complémentaires de retraite de l’AGIRC – destiné aux cadres du privé – et de l’ARRCO – réservé aux salariés du privé – ont fusionné. Ainsi, ces deux dispositifs, rassemblés par les accords nationaux interprofessionnels de 2015 et de 2017, ont conduit à la disparition de la convention AGIRC de 1947 et de l’accord ARRCO de 1961 au 31 décembre 2018 pour laisser place à un nouveau dispositif réunifié.
L’ARRCO – pour Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés – regroupait plus de 18 millions de salariés et 12 millions de retraités lors de la fusion. Ce dispositif large gérait les retraites complémentaires de tous les salariés du privé, c’est-à-dire des employés, des ouvriers, des techniciens, des agents de maitrise et des cadres.
L’AGIRC – pour Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres – regroupait quant à elle plus de 4 millions de salariés du privé et 3 millions de retraités au moment de la fusion. Ce dispositif était dédié à la gestion des retraites complémentaires des salariés du privé cadres et assimilés-cadres.
Ainsi, avant la fusion opérée en 2019, jusqu’au plafond de la Sécurité sociale – c’est-à-dire la tranche 1 de salaire –, l’ensemble des salariés du privé, qu’ils soient cadres ou non, cotisaient au même niveau auprès de l’ARRCO. Seuls les cadres et les assimilés-cadres cotisaient auprès de l’AGIRC en plus de l’ARRCO au-delà du plafond annuel de la Sécurité sociale (ou PASS) et jusqu’à huit plafonds – c’est-à-dire la tranche 2 de salaire.Mais la fusion a modifié le dispositif et la prise en compte des salariés du privé.
En conséquence, tous les salariés du privé cotisent désormais auprès d’un seul régime, l’AGIRC-ARCCO, et ce, depuis le 1er janvier 2019. Ce qui signifie que chaque mois, une portion de leur salaire est prélevée et reversée aux caisses de retraite complémentaire de l’AGIRC-ARRCO.
Cadres et ouvriers : quelle différence en matière de retraite ?
Les deux régimes du privé ont fusionné en 2019, rassemblant sous une gestion unique les salariés du privé cadres et non-cadres, dont les ouvriers. Cette fusion peut laisser penser qu’il n’existe plus de distinction entre les deux statuts en matière de gestion de la retraite. Mais est-ce aussi clair ? Le statut des salariés du privé joue-t-il un rôle ? Les cotisations sont-elles identiques ?
L’AGIRC-ARRCO indique qu’il n’existe plus aucune distinction en matière de retraite complémentaire entre les statuts de cadre et de non-cadre depuis la fusion des régimes en 2019. Il convient néanmoins de s’interroger sur les impacts véritables du statut et sur le rôle que joue le salaire dans le cadre de la retraite complémentaire, car la fusion de l’AGIRC et de l’ARRCO ne signifie pas qu’une retraite de cadre est identique à la retraite d’un ouvrier.
Retraite de cadre et retraite d’ouvrier : quel rôle le salaire joue-t-il pour la retraite ?
La gestion de la retraite complémentaire est désormais identique pour les salariés du privé, qu’ils soient cadres ou ouvriers. En conséquence, le statut de ces salariés n’a pas de rôle premier dans la gestion et le calcul de la future retraite de l’assuré. En revanche, le salaire joue un rôle de premier plan. En effet, jusqu’au PASS – le plafond annuel de la Sécurité sociale –, c’est-à-dire jusqu’à 41 136 euros annuels (données 2021), les cotisations qui génèrent des droits à la retraite complémentaire atteignent 6,2 % du salaire brut. Une fois passé le PASS et jusqu’à l’équivalent de huit PASS, ces cotisations sont de 17 %.
Prenons un exemple. Pour un salaire annuel brut de 70 000 euros, le taux de cotisation de 6,2 % est appliqué jusqu’au montant de 41 136 euros. En conséquence, sur la part supérieure, qui est de 28 864 euros (70 000 euros – 41 136 euros), c’est un taux de cotisation de 17 % qui s’applique.
Bien entendu, dans la majorité des cas, un cadre bénéficie d’un salaire plus élevé que celui d’un ouvrier, mais ce n’est pas une généralité. En conséquence, pour percevoir une retraite complémentaire plus avantageuse, il faut tenir compte du salaire et non du statut à proprement parler. Il est donc préférable d’être un ouvrier rémunéré plus de 41 136 euros par an qu’être un cadre rémunéré moins de 41 136 euros. Ainsi, vous l’aurez compris, c’est le salaire qui compte plus que le statut.
Retraite de cadre et retraite d’ouvrier : le statut du salarié en entreprise n’a-t-il véritablement aucun impact ?
Avant la fusion de l’AGIRC-ARRCO en 2019, certaines entreprises appliquaient des règles différentes en matière de cotisation au sein de leur convention collective. Il n’était en effet pas rare que les cadres bénéficiaient d’un taux de cotisation supérieur à la valeur minimale prévue alors que les ouvriers (et les non-cadres en général) devaient se contenter du seuil classique de 6,2 %.
Depuis la fusion, il n’est plus possible de mettre en place de telles différences en matière de cotisation, mais les conventions collectives qui le prévoyaient peuvent encore poursuivre ce système et conserver ces disparités.
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