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Dépenses contraintes : définition, exemples, pistes pour les réduire
Les ménages consacrent en moyenne près de 40 % de leur revenu mensuel aux dépenses contraintes. On parle là de dépenses dont il est difficile de se passer et surtout difficilement négociables à court ou moyen terme. Le logement constitue la plus grande part de ces dépenses contraintes, dites aussi "pré-engagées".
Mais il s'agit aussi de tous les frais engagés par les ménages en matière de consommation d'énergie, de carburant, d'assurances, de services financiers, ou encore liés aux télécommunications. Des dépenses contraintes en hausse ces derniers temps mais qu'il est quand même possible de réduire pour certaines d'entre elles.
Qu'appelle-t-on les dépenses contraintes ?
L'Insee définit les dépenses contraintes des ménages, que l'organisme préfère nommer "dépenses pré-engagées", comme l'"ensemble des dépenses des ménages réalisées dans le cadre d'un contrat difficilement renégociable à court terme".
L'institut classe ces dépenses contraintes en 6 grandes catégories :
- les dépenses liées au logement qui comprennent notamment les loyers, les frais de consommation d'eau, de gaz, d'électricité et de tout autre combustible utilisé dans une habitation. Il s'agit des dépenses contraintes qui comptent le plus dans le budget des ménages ;
- les services de télécommunications (abonnement et utilisation d'un téléphone fixe ou portable notamment ) ;
- les frais de cantine pour les ménages qui ont des enfants ;
- les services de télévision (redevance télévisuelle, abonnements à des chaines payantes) ;
- les assurances (habitation, voiture, etc., excepté les contrats d'assurance vie) ;
- les services financiers (frais bancaires, prêts, etc.).
Plus largement, ces dépenses contraintes désignent aussi celles qui ont un caractère obligatoire ou dont un ménage peu difficilement se passer. L'Insee parle alors de "dépenses peu compressibles", c'est-à-dire des postes de dépenses qu'un ménage ne peut pas éviter ou, pour certaines d'entre elles, arbitrer, car elles répondent à des besoins essentiels comme c'est le cas pour les dépenses alimentaires, celles en lien avec la santé, les dépenses d’éducation, de carburant ou de services de transport. En revanche, toujours selon l'Insee, le budget des ménages est aussi composé de "dépenses compressibles", soit des postes de dépenses les plus arbitrables et donc qu'un ménage peu davantage aménager en fonction de l'évolution de ses revenus.
Les dépenses contraintes qui pèsent le plus sur le budget des ménages
Selon l'indice des dépenses contraintes publié régulièrement par CSA Research, un institut d'études marketing et d'opinion, pour le compte du comparateur d'assurances Lesfurets, en 2023, les ménages consacrent en moyenne 1 195 euros par mois à leurs dépenses contraintes, soit leurs dépenses fixes.
Ainsi, les dépenses pré-engagées ou fixes représentent 38 % de leurs revenus mensuels nets.
L'évolution de l'indice des dépenses contraintes montre une nette hausse de ces dépenses contraintes. En 6 mois, elles ont en effet augmenté en moyenne de 100 euros par mois puisqu'elles se situaient à 1 095 euros par mois en moyenne en octobre 2022.
Sans surprise, compte tenu de la conjoncture économique et géopolitique actuelle (inflation, guerre en Ukraine), ce sont les dépenses contraintes liées au logement, celles composées des loyers, du remboursement de crédits immobiliers et des consommations d'énergie, qui pèsent le plus dans le budget des ménages. Ce sont surtout les dépenses d'énergie qui ont connu la plus forte hausse : + 13 euros en 6 mois pour les frais de consommation de gaz, + 6 euros pour les frais d'électricité.
Suivent ensuite les dépenses contraintes d'assurances, et en particulier celles en lien avec l'assurance automobile (+ 5 euros), la santé (+ 6 euros) et l'habitation (+ 9 euros), des charges auxquelles les ménages peuvent difficilement échapper alors que, pourtant, à la demande de l'État, les assureurs se sont engagés à les contenir pour préserver le pouvoir des ménages en cette période d'inflation.
Les dépenses contraintes de transport ont également connu une augmentation importante durant les 6 derniers mois, en particulier les frais de carburant en raison de la hausse des prix de l'essence et du diesel (+ 9 euros), mais aussi les dépenses de transport en commun pour lesquelles les ménages déboursent 58 euros par mois contre 49 euros 6 mois plus tôt.
Le poids plus important des dépenses contraintes pour les ménages modestes
Les dépenses contraintes, celles qu'il est difficile de négocier à court ou moyen terme, pèsent davantage dans le budget des ménages les plus modestes. En effet, comme une étude de l'Insee l'a montré, ces dépenses représentent près du tiers des revenus des ménages les 20 % les plus pauvres contre moins d'un cinquième de celui des 20 % les plus riches.
Un constat aussi relevé par l'étude CSA Research/Lesfurets : les dépenses contraintes représentent 86 % des revenus mensuels nets des ménages les plus pauvres (ceux qui disposent par personne d'un revenu inférieur à 900 euros par mois), soit 1 141 euros par mois, contre 1 017 euros en octobre 2022.
Pour les plus modestes des ménages, ce sont les dépenses fixes liées au logement, en particulier les dépenses de loyer, qui prennent la part la plus importante dans leurs faibles revenus.
Des inégalités territoriales en matière de dépenses contraintes
Si les ménages modestes supportent le plus de dépenses contraintes dans leur budget, ces charges incompressibles concernent aussi davantage les ménages qui résident dans certaines régions.
La dernière publication de l'indice des dépenses contraintes montre ainsi que les franciliens sont ceux qui doivent faire face aux dépenses contraintes les plus élevées. Ces dernières représentent 33 % des revenus mensuels nets des habitants de l'Ile-de-France (1 306 euros par mois) en raison en particulier du coût du logement plus cher dans cette région et de l'usage plus fréquent des transports en commun, des frais qui composent une partie des dépenses contraintes des ménages.
La Normandie et le Centre-Val de Loire arrivent ensuite. Leurs habitants consacrent respectivement 1 292 et 1 246 euros par mois à ces dépenses dont il est le plus souvent difficile de se passer. Pour les Normands, le poids plus important de ces dépenses contraintes s'explique principalement par leurs dépenses de carburant, d'électricité et d'eau, alors que les habitants du Centre-Val de Loire doivent consacrer davantage de leur budget aux loyers, aux crédits immobiliers, mais aussi tout comme à leurs frais de carburant et d'électricité.
Quels leviers pour réduire les dépenses contraintes ?
Même si la définition même des dépenses contraintes implique que ces dernières sont difficilement négociables à court ou moyen terme, il existe malgré tout pour certaines d'entre elles des pistes pour essayer de les réduire.
Négocier ses assurances
Assurer son véhicule ou son logement quand on est locataire est une obligation. Souscrire une assurance santé, soit une complémentaire santé, est aussi recommandé pour être remboursé de ses restes en charge en matière de dépenses de santé. Des dépenses dont il est difficile de se passer donc. Toutefois, ces types d'assurances peuvent être résiliés assez facilement si leur coût est trop cher pour se tourner vers des offres plus intéressantes.
Un contrat d'assurance habitation, d'assurance automobile ou de complémentaire santé peut être résilié en principe à sa date d'échéance, normalement au bout d'un an. D'autre part, il faut savoir que si vos contrats ont été souscrits depuis plus d'un an, vous avez la possibilité d'y mettre fin à tout moment sans frais ni pénalités de la part de votre assureur.
Pour ceux qui ont souscrit un crédit immobilier, il est aussi possible de changer d'assurance emprunteur dans le but de diminuer le coût global de son prêt à tout moment aujourd'hui alors qu'avant la loi dite "Lemoine" de février 2022 cette résiliation ne pouvait intervenir qu'à la date anniversaire de l'assurance emprunteur et à partir de la première année du crédit immobilier.
Afin de réduire ses dépenses contraintes en matière d'assurance, il est conseillé, pour trouver des offres aux tarifs plus attractifs d'utiliser des comparateurs en ligne qui permettent en quelques clics de recevoir des propositions et des tarifs correspondant à ses besoins et à son budget.
Réduire sa consommation d'énergie
Les montants des dépenses contraintes d'énergie (électricité, gaz), mais aussi d'eau, qui pèsent dans le budget d'un ménage ne sont pas négociables puisque leurs tarifs sont fixés réglementairement et par les fournisseurs d'énergie.
Le seul levier possible pour pourvoir réduire le poids de ces dépenses consiste à faire en sorte notamment de limiter sa consommation d'énergie.
Que ce soit en matière de chauffage, de consommation d'eau ou d'électricité, de nombreux gestes simples peuvent être adoptés au quotidien comme, par exemple, bien entretenir son système de chauffage, mieux isoler sa maison, opter pour des ampoules d'éclairage plus économiques, éteindre les lumières des pièces non occupées, surveiller les fuites d'eau, privilégier les douches aux bains, etc.
Changer de fournisseur d'énergie
Si les ménages n'ont pas la main sur les tarifs de l'électricité et du gaz notamment, des dépenses contraintes en forte augmentation ces derniers temps, il est possible de changer de fournisseur d'énergie dans le but de réaliser des économies.
Faire jouer la concurrence et comparer les prix de plusieurs fournisseurs d'énergie est donc une bonne solution pour alléger ces charges contraintes.
Une démarche notamment facilitée par le médiateur de l’énergie (energie-info) qui met à disposition un comparateur qui permet, en fonction de son lieu de résidence, du type de son compteur de gaz ou d'électricité, de la configuration de son logement et de ses équipements, de connaitre les fournisseurs d'énergie vers qui se tourner, et surtout être informé de leur grille tarifaire, tout en mettant en parallèle ces informations avec celles de son fournisseur actuel.
Changer d'abonnement de services de télécommunications
Utiliser un téléphone, et surtout un téléphone mobile, est devenu incontournable aujourd'hui. Les frais liés à ce service de télécommunications, qui font partie des dépenses contraintes selon la définition de l'Insee, peuvent peser lourd dans le budget d'un ménage.
Là aussi, faire jouer la concurrence entre différents opérateurs peut permettre de réaliser des économies et de réduire ses dépenses contraintes.
Comparer les prix des carburants
Les prix des carburants, une dépense fixe et pré-engagée pour une majorité de ménages, connaissent des hausses sans précédent depuis le début des années 1990 en raison de l'inflation actuelle.
Malgré des mesures gouvernementales mises en place pour aider notamment les ménages les plus modestes à financer leurs dépenses en carburant, le poids de ces dernières prend une place de plus en plus importante dans le budget des ménages.
Plusieurs pistes sont possibles pour essayer de réduire ces frais très importants. D'abord, changer sa manière de conduire en roulant moins vite, en évitant d'utiliser sa voiture en surrégime, en contrôlant la pression des pneus de son véhicule, etc., pour limiter sa consommation de carburant.
Ensuite, il est aussi possible de faire en sorte de payer son carburant le moins cher possible en comparant les prix à la pompe près de chez soi. Dans ce but, l'État notamment met à disposition un comparateur en ligne sur le site prix-carburants.gouv.fr. qui donne des informations en temps réel concernant les prix pratiqués dans 10 000 stations-service (prix par litre, en euros, toutes taxes comprises), les prix de vente au détail des carburants par commune et/ou par département ou en vigueur sur un itinéraire donné.
Revoir ses frais bancaires
Le poste "services financiers" fait partie des dépenses contraintes qui pèsent dans le budget des ménages. Il s'agit principalement de frais liés à des services bancaires (compte bancaire, crédit, etc.) qui sont difficilement négociables à court terme.
Néanmoins, afin de réduire ces dépenses contraintes, plusieurs pistes sont possibles pour négocier et réduire ces frais bancaires.
Il peut s'agir par exemple d'opter pour une carte bancaire moins chère, de résilier un bouquet de services bancaires coûteux qui propose des offres pas forcément nécessaires, ou encore de résilier certaines assurances de ses moyens de paiement.
Négocier à la hausse le montant de son découvert autorisé peut aussi être une bonne solution afin d'éviter de payer des frais bancaires trop élevés en cas de dépassement et d'incidents bancaires.
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